Le développement croissant des Fast Fashion dans l’univers de la mode interpelle l’attention de certains parlementaires. Découvrez dans cet article la réalité des Fast Fashion.
À Paris, vers les années 1990, l’irruption de Zara dans la mode a marqué le début de la consécration de la “fast fashion” en France. Un phénomène qui a ensuite évolué vers l’ultra fast fashion, remodelant les comportements des consommateurs et bouleversant le marché de la mode. Face à cette transformation, les autorités cherchent à instaurer des mesures régulatrices pour encadrer ce secteur controversé.
Ce changement radical se caractérise d’abord par un rythme de renouvellement des collections effréné, loin des saisons traditionnelles de la mode. Contrairement aux quatre collections annuelles habituelles, la “fast fashion”, qualifiée de mode éphémère, se distingue par une rotation fréquente de ses produits. À titre d’exemple, l’ONG Les Amis de la Terre révèle que le géant chinois Shein propose actuellement “470 000 modèles disponibles en temps réel” sur son site.
Des chiffres qui dépassent largement ceux des enseignes traditionnelles. Comparativement, sur la même période, H&M n’en proposait que 25 000, une différence significative selon les ONG. Cette tendance est encore accentuée par l’ultra fast-fashion”, qui se caractérise par des prix très compétitifs. Et aussi une capacité à lancer de nouvelles collections à une cadence fulgurante. Joël Hazan, directeur associé au BCG, souligne que des milliers de références peuvent être introduites chaque jour. Il s’agit d’une dynamique bien plus rapide que celle des enseignes comme H&M ou Zara.
Les fast fashion sous une politique de prix cascadant
Une autre facette des Fast Fashion, tendance éphémère, réside dans ses prix très abordables, comme le souligne Gildas Minvielle. Les prix moyens sont souvent inférieurs à dix euros par pièce. Cependant, ces coûts bas sont généralement obtenus au détriment de conditions de travail décriées, avec une sous-traitance largement critiquée. Ces pratiques sont principalement observées dans des pays en développement, de Haïti au Cambodge en passant par la Birmanie.
Les travailleurs de l’industrie textile de ces pays demandent régulièrement des augmentations de salaire. Parfois lors de manifestations qui sont parfois réprimées violemment par les autorités. Cette réalité met en lumière les enjeux complexes de l’industrie de la mode et soulève des questions essentielles sur les conditions de travail dans les pays producteurs.
D’après les données de l’Ademe, chaque citoyen français acquiert en moyenne 9,5 kilos de vêtements et de chaussures par an. L’omniprésence de la publicité des grandes marques et leurs prix attractifs incitent les consommateurs à céder à une surconsommation grandissante.
Cependant, cette stratégie marketing agressive des Fast Fashion suscite des critiques, notamment de la part de quelques parlementaires. Ces derniers, dans le cadre d’une proposition de loi discutée à l’Assemblée nationale, envisagent d’interdire la publicité pour les produits et entreprises liés à cette mode éphémère. Cette initiative vise à encadrer davantage le secteur et à limiter les incitations à une consommation excessive.
D’après une étude, le marché mondial de la fast fashion a atteint près de 200 milliards d’euros en 2022. Il devrait connaître une expansion significative pour dépasser les 250 milliards d’euros d’ici à 2028. Ceci qui constitue donc une croissance annuelle d’environ 3,8 % sur cette période. Toute cette expansion soulève des questions sur l’impact de la consommation rapide sur l’industrie de la mode et sur l’environnement.