En Centrafrique, l’ex président de la république serait interpellé à répondre à des violations contre les droits humains. Découvrez dans cet article les accusations portées contre François Bozizé.
Actuellement en exil en Guinée-Bissau, Bozizé est au centre d’une controverse internationale. Le président Umaro Sissoco Embaló a informé l’Associated Press qu’aucune sollicitation officielle n’a été reçue de Bangui concernant l’arrestation. Et donc que les lois nationales réfutent l’extradition.
Inaugurée à Bangui, la capitale, la Cour pénale spéciale se consacre à la mise en accusation des infractions de guerre. Mais aussi aux transgressions des droits humains survenues durant les troubles politiques et les affrontements depuis 2003.
Gervais Bodagy, représentant de la Cour, a annoncé que le mandat émis cible les exactions perpétrées sous l’égide de Bozizé. Dans un établissement carcéral, théâtres de tortures, ce dernier aurait été à la tête de plusieurs homicides. Il s’agit des infractions incriminées, perpétrées entre 2009 et 2013 par la garde présidentielle. Mais aussi d’autres entités sécuritaires, qui sont au cœur de ce mandat
Plusieurs personnes ont exprimé leur soulagement suite à l’émission du mandat. Ibrahim Nour, endeuillé par la torture et l’assassinat de son père à la prison notoire de Bossembélé, s’en réjouit également. Fondé en 2015, le tribunal a dû surmonter des obstacles pour devenir opérationnel. Human Rights Watch a salué sa fondation comme un jalon crucial pour la justice des victimes d’atrocités.
Une lueur de Justice s’ouvre pour les victime de François Bozizé
La roue de la justice tourne lentement, mais elle finit toujours par atteindre les coupables. C’est avec un sentiment de satisfaction que j’accueille le mandat contre ceux responsables de la mort de mon père. Ainsi s’exprime Ibrahim Nour en attendant plus d’éclaircissements pour entamer la cérémonie de deuil.
Cette ordonnance est indubitablement un jalon significatif dans l’histoire quinquennale de la Cour, a affirmé M. Labuda. Pour ce dernier spécialiste en droit pénal international à l’Académie polonaise des sciences, ce mandat récent transmet un signal fort. Le tribunal est désormais résolu à juger les méfaits étatiques
En effet, François Bozizé s’est emparé du pouvoir en 2003 par un coup d’État. Ensuite il a été destitué une décennie plus tard par les insurgés de la Seleka. Cet événement a déclenché une guerre civile opposant les rebelles aux milices. Ceci marque ainsi le début des violences sectaires et l’emploi forcé d’enfants soldats. Finallement, Bozizé est sanctionné par les États-Unis et l’ONU pour son rôle dans l’escalade de la violence.
L’ONU, présente pour le maintien de la paix, estime que les conflits ont causé des milliers de décès. Et ont été la cause du déplacement de plus d’un million de personnes, soit un cinquième de la population. Un accord de paix a été signé en 2019 entre le gouvernement et 14 factions armées, mais les hostilités persistent. Mais pour l’heure, François Bozizé doit répondre à accusations qui l’incombent. Le pays entier espère une collaboration de la Guinée-Bissau pour son extradition.