Pourquoi la justice algérienne se saisit de Fethi Ghares à quelques jours des élections présidentielles? Découvrez dans cet article les accusations portées contre ce dernier.
Alors que le président Tebboune se prépare à solliciter un second mandat, le grand opposant Fethi Ghares se fait arrêter. Une interpellation qui intervient à quelques jours des élections présidentielles. Cette situation intervient également à un moment où les restrictions imposées à Karim Tabbou, une autre figure emblématique du Hirak de 2019, viennent d’être renforcées. Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) a rapporté l’arrestation de Fethi Ghares, responsable du Mouvement démocratique et social (MDS), qui est interdit, à son domicile à Alger, et son transfert au commissariat central.
Selon les propos de sa femme, Fethi Ghares a été arrêté à son domicile par trois policiers en civil. Ils ont prétendu qu’il devait fournir des explications, mais ne lui ont remis aucun document officiel, a-t-elle indiqué dans une vidéo publiée sur Facebook. Bien que les agents aient promis à son épouse qu’il serait emmené au commissariat le plus proche, d’autres policiers, une fois sur place, lui ont affirmé qu’il n’y était pas. Aucune communication officielle n’a été faite au sujet de son arrestation. Ceci serait donc une Interpellation sans aucune convocation.
Fethi Ghares toujours dans le collimateur de la justice Algérienne
Déjà arrêté une première fois en juin 2021 lors des manifestations du Hirak, qui a contribué à la démission de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, il avait été condamné à deux ans de prison en première instance en janvier 2022. Libéré en mars 2022 suite à une réduction de peine accordée, le voilà encore aux mains de la justice. Âgé de 49 ans, Fethi Ghares est un militant de gauche bien connu. Il a pris part au mouvement de protestation Hirak en 2019. Un mouvement qui réclamait un changement profond du système en place depuis l’indépendance en 1962.
Fethi Ghares était confronté à diverses accusations, telles que « atteinte à la personne du président de la République » Abdelmadjid Tebboune. « Outrage à corps constitué », ainsi que « diffusion d’informations portant atteinte à l’unité nationale » et à « l’ordre public ». Son mouvement de gauche, le MDS, héritier du Parti communiste algérien, a été interdit en février 2023. Cette arrestation survient environ deux semaines avant les élections présidentielles, où le président Tebboune vise un nouveau mandat.