L’ancien ministre, Mondher Zenaidi sous le régime de Ben Ali, convoite la magistrature suprême après son échec en 2014. Lisez et découvrez dans cet article les opinions des uns et des autres sur la position de Zenaidi.
Depuis son revers à l’élection présidentielle de 2014, Mondher Zenaidi, 73 ans, figure politique émanant de l’ère Ben Ali, avait disparu des radars médiatiques. Résidant à Paris depuis la chute du régime, où il avait poursuivi ses études d’ingénieur, il a récemment refait surface.
Possiblement encouragé par ses proches, avec l’envie de se réintroduire dans l’arène politique. La Tunisie présente un paysage politique décimé par les arrestations et marqué par une montée en puissance de mouvements populistes. Zenaidi estime donc désormais avoir une opportunité dans la perspective des prochaines élections présidentielles, prévues pour l’automne à venir.
Ces derniers temps, un sondage mené par TunisiaMeters le crédite de 11 % d’intentions de vote, le plaçant derrière Kaïs Saïed. Originaire de Sbiba, une ville située dans le Centre-Ouest de la Tunisie, Zenaidi semble déterminé à revenir sur le devant de la scène malgré son échec cuisant en 2014, où il n’avait obtenu que 0,74 % des voix. Durant cette campagne, il avait été soutenu par Mezri Haddad et s’était rallié à Béji Caïd Essebsi au second tour.
Naguère, membre du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), parti alors au pouvoir. Zenaidi était déjà décrit comme un politicien affable, expert dans les méandres du pouvoir, mais toujours courtois. Cependant, beaucoup estiment que cette époque est révolue et que l’actuel contexte politique tunisien ne correspond plus à celui de 2014. Ni même à celui d’avant 2011. Dans ce pays désormais plus exigeant, Zenaidi devra proposer des solutions convaincantes pour répondre aux attentes d’une population désabusée.
Mondher Zenaidi laisse planer le doute sur ses réelles convictions
Bien que ses intentions ne soient pas claires, Zenaidi adressa une lettre ouverte au président Kaïs Saïed, critiquant son action. Cela marque une sortie publique inattendue de sa part, étant donné son silence depuis 2014.
Cependant, certains observateurs expriment des doutes quant à ses motivations réelles. Une vidéo récente où il s’adresse aux Tunisiens a suscité une certaine perplexité, avec un discours qui semble errer sans réel objectif. Il évoque son silence politique en le justifiant par le besoin d’observation, d’analyse et de réflexion. Tout ceci en laissant planer le mystère sur ses réelles aspirations politiques.
Certains spéculent même sur une possible prise de leadership au sein du Parti destourien libre. Peut-être pour remplacer Abir Moussi, actuellement détenue. Cependant, d’autres envisagent que sa réapparition sur la scène politique est une manœuvre stratégique ou servir d’avant-goût pour un autre candidat. En tout cas, une chose est certaine : Zenaidi s’apprête à jouer un rôle dans le paysage politique tunisien. Néanmoins, les contours de ce rôle restent encore flous.